Guy TIROLIEN, poète et nouvelliste guadeloupéen, a fait ses études en Guadeloupe puis à l'Ecole nationale de la France d'Outre-Mer,et a été nommé en 1944 administrateur en Afrique, où il représenta ensuite l' O.N.U ; Proche de Senghor, de Césaire et de Damas, il s'est engagé avec eux dans le mouvement de la Négritude.- Balles d'or, 1961.
Prière d'un petit enfant nègre
" je suis né fatigué"
Poème à laisser dans le coeur des cancres .
L'œuvre de Guy TIROLIEN pâtit visiblement d'un oubli injuste.
Il n'est pourtant pas comme François Villon 1431-1463
un poète mauvais garçon.
Extrait: " Le mauvais garçon"
" Hé! Dieu, si j'eusse étudié
Au temps de ma jeunesse folle
Et à bonnes moeurs dedié
J'eusse maison et couche molle
Mais quoi? je fuyoië l"école
Comme fait le mauvais enfant
en écrivant cette parole
A peu que le coeur ne me fend"
(Le Testament)
C'est l'occasion de faire des lipogrammes.
En voici une traduction:
" je sus né fatgué"
Segneur
Je sus très fatgué
Je sus né fatgué
et j'a beaucoup marché depus le chant du coq
et le morne est ben haut qu mène à leur école
Segneur je ne veux plus aller à leur école,
fates je vous en pre que je n' alle plus
Je veux suvre mon père dans les ravnes fraches
quand la nut flotte encore dans le mstère des bos
où glssent les esprts que l'aube vent chasser
Je veux aller peds nus par les senters brûlés
qui longent vers mo les mares assoffées
Je veux dormr ma seste au ped de lourds manguers
je veux me réveller
lorsque là-bas mugt la srène des blancs
et que l'usne
ancrée sur l'océan des cannes
vomt dans la campagne son équpage nègre
Segneur je ne veux plus aller à leur école
fates je vous en pre que je n' alle plus
ls racontent qu'l faut qu'un pett nègre alle
pour qu'l devenne parel
aux messeurs comme l faut;
Mas mo je ne veux pas
devenr comme ls dsent
un monseur de la vlle
un monseur comme l faut
Je préfère flâner le long des sucreres
où sont les sacs repus
que gonfle un sucre brun
autant que ma peau brune
Je préfère
vers l'heure où la lune amoureuse
parle bas à l'orelle
des cocoters penchés
écouter ce que dt
dans la nut
la vox cassée d'un veux qu raconte en fumant
les hstores de Zamba
et de compère Lapn
et ben d'autres choses encore
qu ne sont pas dans leur lvre.
Les nègres vous le savez n'ont que trop travallé
pourquo faut l de plus
apprendre dans des lvres
qu nous parlent de choses
qu ne sont pont d'c
et pus
elle est vrament trop trste leur école
trste comme
ces messeurs de la vlle
ces messeurs comme l faut
Guy TIROLIEN
Je suis bien lasse
Dieu
je suis très lasse
je suis bien lasse
et j'ai beaucoup trimée depuis le son du lambi
et le chemin est bien long qui mène à leur marché
Dieu je ne veux plus aller à leur marché
faites je vous en prie que je n'y vende plus
Je veux vivre ma vie dans la campagne de mon enfance....
L’eau de la vie ; l’eau de vie ; l’eau de là ; l’au-delà ; l’eau d’ici ; l’eau d’ailleurs
Etancher la soif
Parcours de l’eau ; l’onde d’Ondine dodine sur l’Aube.
Eau sacrée ; la maman DLO porteuse d’eau
Les poches d’eau
Ballon de Baudruche – Peau de Chagrin-
Découverte de la source
Eau sucrée ; eau salée
Morne à l’eau ; la Belle eau
Eau monte le morne : coco ; Eau descend du morne : canne
Eau : l’un des quatre éléments
Premier jet : Idée principale
Personnage qui se demande comment transporter l’eau autre part (peut-être vers le cinquième)
Les quatre éléments : air, eau, terre, feu
Titre : Questions de transport
M’en allant promener, j’ai trouvé ………….
Pourquoi t’arrêtestu si brusquement ? dit l’enfant agacé par son rêve brisé. Il voyait déjà l’eau claire de la fontaine couler sans discontinuer……….
Juste une phrase et le griot s’est tu.
Pourquoi ce lourd silence dès le commencement ?
L’enfant veut en savoir davantage. Ce n’est pourtant pas la première fois que les sons lui parvenant aux oreilles lui racontent des histoires aussi extraordinaires qu’insolites.
Le griot, agacé, lui aussi, par la question idiote fait rapidement une mise au point avec l’enfant impulsif.
Veuxtu vivre l’histoire comme je l’ai vécue ?
Oui, répondit l’enfant [Sa réponse fut si vive qu’il s’enquit immédiatement de ne pas interrompre le griot]
Je m’aperçois que tu deviens raisonnable, dit le griot, un large sourire aux lèvres.
Donc, je reprends le fil de l’histoire. Garde à l’esprit que Thésée a vaincu le Minotaure grâce au fil d’Ariane. La moindre coupure et tout part au fil de l’eau. Maîtrise tes émotions jusqu’à la fin. Après et après seulement, tu pourras t’épancher, peut-être, jusqu’à plus soif. Le rire et les pleurs soulagent. Tu apprendras de la sorte les leçons à en tirer.
M’en allant promener, j’ai trouvé un trésor.
Entre ciel et mer un petit havre de paix dans l’immensité de la galaxie m’attendait.
Sur le chemin de Rorota ou d’ailleurs, entre ciel, mer et terre, j’ai découvert………
La fille du puisatier ! Non, non !
Manon des sources ! Ni, ni !
J’ai découvert…. Je vous le donne en mille :
Un monticule curieux.
Ca alors ! répondit l’écho en silence.
Sous mes pieds, un liquide se déversait continuellement.
Je n’osais m’imaginer que j’avais découvert une manne.
Je regarde avec insistance cette chose grouillante où jaillit l’élément indispensable à la vie.
Je ne crois pas mes yeux : de la terre, là, juste sous mes pieds une source est née.
D’où vient-elle ? Comment cela peut-être possible ?
Je suis trop naïf. Je ne suis peut-être pas de ce monde.
L’eau coule ; un point c’est tout !
Perdu au milieu de nulle part, en pleine forêt, l’eau coule en continu.
Extraordinaire ! Fantastique !
Je suis émerveillé par ma découverte. De l’eau, de l’eau, rien que de l’eau.
Je ne sais par quel mystère une eau si claire et limpide, surgit de nulle part, se met en route pour un fabuleux voyage.
Les grands chemins disent que sa fin est promise pour une drôle de salaison.
Je vais te retracer le parcours de ce drôle d’élément imprenable. Pour en venir au bout, plein de précipice et de chute parsèment ce destin hors du commun.
Il s’insinue partout et donne vie à tout ce qui l’entoure. C’est un message plein d’espoir et d’espérance.
ÂME DU LAC OC
SUITE DE L' ATELIER D' ECRITURE
Plan type du récit :
- Situation initiale
- Elément perturbateur
- Dénouement
Plan choisi :
Promenade d’un randonneur
Découverte d’une source par le randonneur
Découverte d’une manne par un émissaire tombé du ciel
Elément perturbateur : bête bois parlante et changeante donnant des sueurs froides au randonneur
Les cinq éléments –air, eau, feu, terre, métal en une unité (L’être)
Rencontre d’une amibe (raison de sa venue)
Expressions dérivées de l’eau
Qualité de l’eau : fluide, insaisissable, imprenable, indispensable à la vie
Dénouement : capture sur une soucoupe de l’eau
L’émissaire a capotée mais le promeneur est entré dans la légende par cette histoire extraordinaire
Titre : L’au-delà, l’eau d’ici, Hello d’ailleurs
Une balade en chanson donne des ailes. Une promenade dominicale de surcroît détend le corps et l’esprit. Respirer l’air de la montagne et chanter à tue-tête dans la forêt. Que du bonheur !
Que la vie est belle quand elle chante gaiement. Pierre Lasource se délasse dans ces deux activités favorites.
M’en allant promener, j’ai trouvé …………. !!!
Un envol mystérieux dérange l’apparente sérénité de la forêt.
Pourquoi s’arrêter en si bon chemin si brusquement ? se dit Pierre, agacé par son rêve brisé. Il voyait déjà l’eau claire de la fontaine couler sans discontinuer……….
Juste une phrase et l’espace d’un moment une fâcheuse idée a surgit.
Pourquoi s’est-elle insinuée à cet instant précis ? Ne pas se retourner.
Oh !... Envolé les superstitions.
Bah ! ce ne sont que des oiseaux. Regarder toujours devant ou plutôt dans le ciel.
Comment s’imaginer en voyant ce vol de coucous qu’une soucoupe est arrivée ?
Mauvais augure ou bonne fortune.
Pierre veut avoir le cœur net et s’interroge sur ce qui a bien pu perturber son esprit pour le laisser bouche bée et pantois. Il réfléchit continuant le cours de sa promenade à pas comptés.
Dans le même laps de temps un autre promeneur plus discret va découvrir un élément manquant à son puzzle. C’est un émissaire tombé du ciel. Sa mission est de capturer l’élément vital pour nager dans le bonheur.
M’en allant promener, j’ai trouvé …………….. !!!
Un trésor enfoui dans l’antre végétal perturbe l’énergumène.
Entre ciel et mer un petit havre de paix dans l’immensité de la galaxie m’attendait.
Sur le chemin de l’aventure, entre ciel, mer et terre, j’ai découvert………
J’ai découvert…. Je vous le donne en mille :
Un curieux individu.
Ca alors ! Nul doute c’est le messager.
Je n’ai pourtant pas rêvé. Pierre croyant entendre des voix continue sa marche en solitaire comme si rien n’existait.
Elément troublant, mes chaussures sont trempées. Sous mes pieds, un liquide se déverse continuellement. Je n’ose imaginer que j’ai découvert ……
J’ai découvert …. Je vous le donne en mille :
Un étrange pactole.
Oh ! Oh ! surgit une voix sourde dans l’onde. Je suis déshydraté. L’eau d’ici est limpide et pure. Une seule goutte et je renais.
Décidemment, mon esprit me joue des tours. Pierre, tu as pourtant bien la tête sur les épaules en ce jour béni du Ciel. Demain, sans faute, tu prendras rendez-vous avec le docteur Jerrican. Je reste persuadé qu’il trouvera un remontant adéquat et ce trouble s’estompera. Un petit rafraîchissement et le tour est joué.
Je regarde avec insistance cette chose grouillante où jaillit l’élément indispensable à la vie.
Je ne crois pas mes yeux : de la terre, là, juste sous mes pieds une source est née.
Je me désaltère de quelques gouttes du précieux élément capturé dans mes mains.
J’observe les gestes de l’étrange individu avec une envie folle de l’imiter.
D’où vientelle ? Comment cela peut-être possible ?
Je suis trop naïf. Je ne suis peutêtre pas de ce monde.
L’eau coule ; un point c’est tout !
Perdu au milieu de nulle part, en pleine forêt, l’eau coule en continu.
Extraordinaire ! Fantastique !
Je suis émerveillé par ma découverte. De l’eau, de l’eau, rien que de l’eau.
Je ne sais par quel mystère une eau si claire et limpide, surgit de nulle part, se met en route pour un fabuleux voyage.
Les grands chemins disent que sa fin est promise pour de la salaison.
Extraordinaire ! Fantastique ! répondit à nouveau la voix venue d’ailleurs. Une source, oh ! oh ! je serai immortel.
L’eau s’insinue partout et donne vie à tout ce qui l’entoure. C’est un message plein d’espoir et d’espérance pour tous.
Cette histoire a suivi le courant et s’est déversée dans un torrent de mots sans explication.
En ce qui concerne Pierre Lasource le destin lui joue un drôle de tour. Découvrir une source. Quoi de plus banal ! Entendre des voix. Quoi de plus extravagant ! Ces voix inattendus, parfaitement audibles et fabuleuses ; quelle douche !
Pour l’autre promeneur mystérieux c’est une énigme apparemment insoluble.
Pierre n’est pas tranquille. Son corps montre des signes de frayeur. Des gouttes s’écoulent doucement mais inexorablement le long de son dos. C’est la manifestation des sueurs froides.
Que faire dans cette incertitude ?
Un vulgaire morceau de bois se déplace et parle en même temps.
Une furieuse résolution traverse l’esprit tourmenté.
Je pourrais écraser ce morceau de bois qui a le toupet de parler – ni vu, ni connu-.
Ne t’avise pas d’accomplir, malheureux, ce geste d’infortune ; N’écoute pas ton idée, tu pourrais le regretter.
Et pourquoi pas ? Je suis un major, je sais me défendre et de plus, je ne crains pas les représailles d’un minuscule et vulgaire bois.
L’air de rien, Pierre tente par une diversion pour prendre l’esprit de cet objet maléfique.
La berlue n’ose pas s’aventurer sur mon chemin. Je suis cool comme l’eau qui coule à mes pieds. En disant cela, il fait une tentative d’écrasement sur cet être en bois parlant. En cognant le sol humide son pied lui fit terriblement mal. La vibration du sol lui donna l’impression de marteler du métal.
Je t’avais averti – sacré humain sans cervelle. Pourquoi vouloir t’attaquer à plus fort que toi.
Parce que, d’une part, l’attaque est la meilleure défense et d’autre part, les plus malins gagnent quelquefois les plus forts. C’est une question de ruse et d’intelligence.
Petit malin. Je ne suis pas là pour jouer. Espiègle ti choc cœur.
Dans d’autres circonstances ton pied lourd aurait pu m’écraser en miettes ; mais je ne suis pas un bois commun.
Certaines bêtes prennent l’apparence du bois. A l’avenir méfie-toi et garde bien où tu poses les pieds. Je suis l’Être.
Venu de l’au-delà, je peux être ici ou ailleurs. Quelquefois, des hurluberlus me croisent et me disent « Hello ». Dans votre planète dite bleue on les nomme « fous » ou d’autres mots du même acabit. Un énergumène du nom de Galilée a gardé ses yeux rivés en permanence sur l’univers. Des amibes pétrifiées lui ont capturées ses dernières larmes pour revivre. Elles ont terriblement besoin d’eau.
L’Être qui a le toupet de parler est constitué essentiellement d’eau. J’ai fait le tour de l’univers pour savoir que la planète bleue est la seule oasis de vie. Par un phénomène qui dépasse l’entendement l’eau manque à mes compatriotes amibes.
Pierre Lasource, vous n’avez pas été choisi par hasard. Vous êtes l’heureux élu.
Selon les dires de Grand Chemin, venu d’ailleurs, l’eau d’ici conserve les mêmes vertus dans l’au-delà. Je viens donc puiser le précieux nectar dans ce lieu magnifique. Au-delà de l’horizon la barque d’Hadès navigue sur un lit de coquelicots rouges pour se rapprocher du soleil. Vu d’ici, l’au-delà se limite à l’infini. Le rouge est si intense qu’il semble s’étendre à une planète.
Euh !... ;
Le e dans eau est un subtil arrangement pour mettre de l’eau à la bouche.
Tu charries !!! N’estce pas ?
Nullement. Ecoute la suite et tu comprendras mon désespoir.
La barque va au fil de l’eau. Pour passer le pont du bleu au rouge il faut franchir le violet. L’eau a simplement changé de couleur suite à la traversée d’un pont de couleur rouge. L’eau n’est plus écarlate mais violette. La pivoine, fleur fort timide, sourit à son passage.
Et alors !
Alors il existe un légume magique qui permet de passer de vie o lait. Ce légume ne respecte pas l’orthographe et ainsi laisse la sagacité agir à plein tube.
Imbuvable ! incroyable ! Tu me débites des inepties.
Demain, je partirai, à l’aube, droit vers le soleil. Une ballade en voyage donne des airs à mon cœur plein de désespoir. Je conserve cette aiguière comme un précieux talisman. J’ai enfin compris que l’eau est imprenable et intransportable dans des soucoupes. La petite quantité qui parviendra à bon port servira aux amibes pétrifiées.
Sauvé par ces belles paroles, et surtout convaincu qu’il ne verra pas de sitôt des amibes Pierre sait qu’au loin, au-delà des étoiles existe un monde qui a autant besoin d’eau que les habitants de la planète bleue.
Pierre part donc aussi au soleil, sur une vague de liberté, dans la commune de Vieux Habitant.
Depuis, par son extraordinaire histoire, divulguée à tire-larigot, il est entré dans la légende.