poèmes d'amour à la Popol

Publié le par dame du lac oc

poèmes d'amour à la Popol

 

 

D'emblée, en apéro, les préliminaires en cinq titres et quatre sous-titres :

"Les coquillages" (Les coquins)

"Dans la grotte" (Les tourmentés)

"Femme et chatte" (Les amusants)

"C'est l'extase langoureuse" (Les romantiques)

"Ô triste, triste était mon âme..." (Les tourmentés)

 

Et puis....

 

Et puis....

 

Le plat de résistance : Les poèmes de Paul Verlaine  sous le pseudonyme de "Pauvre Lélian"

 

                  LES COQUILLAGES

Chaque coquillage incrusté

Dans la grotte où nous nous aimâmes

A sa particularité.

 

L'un a la pourpre de nos âmes

Dérobée au sang de nos coeurs

Quand je brûle et que tu t'enflammes ;

 

Cet autre affecte tes langueurs

Et tes pâleurs alors que, lasse,

Tu m'en veux de mes yeux moqueurs ;

 

Celui-ci contrefait la grâce

De ton oreille, et celui-là

Ta nuque rose, courte et grasse ;

 

Mais un, entre autres, me troubla.

               Paul VERLAINE, Fêtes galantes,1869

 

 

 

                                     DANS LA GROTTE

Là ! Je me tue à vos genoux !

Car ma détresse est infinie,

Et la tigresse épouvantable d'Hyrcanie

Est une agnelle au prix de vous.

 

Oui, céans, cruelle Clymène,

Ce glaive qui, dans maints combats,

Mit tant de Scipions et de Cyrus à bas,

Va finir ma vie et ma peine !

 

Ai-je même besoin de lui

Pour descendre aux Champs-Elysées ?

Amour perça-t-il pas de flèches aiguisées

Mon cœur, dès que votre œil m'eut lui ?

                Paul Verlaine, Fêtes galantes, 1869

 

 

                                                            

                       FEMME ET CHATTE

Elle jouait avec sa chatte,

Et c'était merveille de voir

La main blanche et la blanche patte

S'ébattre dans l'ombre du soir.

 

Elle cachait - la scélérate ! -

Sous ces mitaines de fil noir

Ses meurtriers ongles d'agate,

Coupants et clairs comme un rasoir.

 

L'autre aussi fait la sucrée

Et rentrait sa griffe acérée,

Mais le diable n'y perdait rien....

 

Et dans le boudoir où, sonore,

Tintait son rire aérien,

Brillaient quatre points de phosphore.

         Paul VERLAINE , Poèmes saturniens, 1866

 

 

                                     

             C'EST L'EXTASE LANGOUREUSE.....

C'est l'extase langoureuse,

C'est la fatigue amoureuse,

C'est tous les frissons des bois

Parmi l'étreinte des brises,

C'est, vers les ramures grises,

Le chœur des petites voix.

 

Ô le frêle et frais murmure !

Cela gazouille et susurre,

Cela ressemble au cri doux

Que l'herbe agitée expire....

Tu dirais, sous l'eau qui vire,

Le roulis sourd des cailloux.

 

Cette âme qui se lamente

En cette plainte dormante

C'est la nôtre, n'est-ce pas ?

La mienne, dis, et la tienne,

Dont s'exhale l'humble antienne

Par ce tiède soir, tout bas ?

    Paul VERLAINE, Romances  sans paroles, 1874

 

 

 

                                              

                               Ô TRISTE, TRISTE ÉTAIT MON ÂME

Ô triste, triste était mon âme

A cause, à cause d'une femme.

 

Je ne me suis pas consolé

Bien que mon cœur s'en soit allé,

 

Bien que mon cœur, bien que mon âme

Eussent fui loin de cette femme.

 

Je ne me suis pas consolé

Bien que mon cœur s'en soit allé.

 

Et mon cœur, mon cœur trop sensible

Dit à mon âme : Est-il possible,

 

Est-il possible, - le fût-il -

Ce fier exil, ce triste exil ?

 

Mon âme dit à mon cœur : Sais-je

Moi-même que nous veut ce piège

 

D'être présents bien qu'exilés,

Encore que loin en allés ?

        Paul VERLAINE, Romances sans paroles, 1874

 

 

                                               

 

 

A la fin, au dessert, cerise sur le gâteau :

C'est à vous de jouer avec les amusantes amulettes.

ÂME DU LAC OC

 

 

Popol sans Arthur 

C'est l'amour sans l'amant

 

De qui parlons nous

De Paul Verlaine

 

De qui parlons nous

D'Arthur Rimbaud

ÂME DU LAC OC

 

 

 

                                                                    

 

Pour finir par une amusante d'Arthur :

                             Rêvé pour l'hiver

L'hiver, nous irons dans un petit wagon rose

Avec des coussins bleus.

Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose

Dans chaque coin moelleux.

 

Tu fermeras l’œil pour ne point voir, par la glace,

Grimacer les ombres des soirs,

Ces monstruosités hargneuses, populace

De démons noirs et de loups noirs.

 

Puis tu te sentiras la joue égratignée...

Un petit baiser, comme une folle araignée,

Te courra par le cou....

 

Et tu me diras : "Cherche !" en inclinant la tête,

- Et nous prendrons du temps à trouver cette bête

- Qui voyage beaucoup....

                 Arthur RIMBAUD, Poésies, 1868-1870

 

 

 

                                       

 

 

PENSÉE EN LIBERTÉ :

: A partir d’une photo de 1900-1915 de Morubi (Albanie)

 

 

Décrire l’image de façon à donner à voir

 

Sorti d’une boîte à images cette  photographie noir et blanc de 1915, vestige d’une époque pas si lointaine, captive l’œil par la représentation d’un salon de barbier.

Le photographe est un artiste qui, à mes yeux, a voulu montrer une grande quantité de menus détails sur une seule image.

 

 Au premier plan trois personnages symbolisent le métier du barbier d’Albanie.

Le beau marché a tenu ses promesses. L’image restera figée pendant un sacré bout de temps.

 

 En 2011, l’image, intacte et jaunie à la fois,  est parvenue entre nos mains. C’est maintenant que la légende naît. 

 

A gauche, le barbier, soucieux de la précision de ses gestes, rase la tempe d’un homme d’un certain âge, endormi.

A sa droite, un enfant déjà presque  jeune homme, droit comme un piquet, tient dans ses mains un plat blanc.

L’espace paraît familier mais on se demande s’il n’a pas été arrangé pour la pose.

Mystère des photos sans légende qui laisse à l’imagination une grande latitude.

 

A l’arrière-plan, des objets disparates  fascinent.

Un miroir posé dans l’encoignure d’un poteau bien sculpté, à la manière gothique, reflète l’image de l’homme rasé, abandonné aux mains expertes du barbier.

Tout près, sur la droite, un vase rempli  de fleurs donne une touche de gaieté à cette atmosphère un peu lugubre.

Au-dessus et en continuant vers la droite sont accrochés au mur pêle-mêle les instruments nécessaires à la coiffure.

Cela semble curieux ! On y voit  une brosse, un peigne, un petit miroir, des ciseaux.

Sont-ils  là pour le décor.

Mystère des photos sans légende …..

Il manque probablement une boîte à musique pour égayer l’ambiance cérémonieuse du cliché ancien.

Le photographe voulait à tout prix éviter un embarrassant accident.

Un instant d’inattention et l’irréparable est commis. On ne badine pas un rasoir à la main.

 

 

 

 

 

Scène du point de vue du petit garçon (monologue intérieur)

 

Debout comme un piquet, je reste attentif aux gestes précis du barbier.

Ce moment de la coupe m’est insupportable mais je dois faire bonne figure.

J’aurais tant aimé m’asseoir et dormir comme cet homme.

Mon oncle m’a appris ce rituel et je m’y tiens.

Silence et disponibilité.  

 

 

 

Organisation des textes en patchwork par rapport à la photo

                        Tisser les fragments pour réaliser un tout

 

Point de vue de l’homme endormi

 

Je sens la lame courir  sur ma tempe.

Est-ce ma dernière heure ?

Mais non. Voyons !

Si je suis entre des mains assassines, mon bourreau ne serait pas allé aussi loin dans la coupe.

Mais non. Voyons !

Je suis bien dans des mains expertes.

 

Dans peu de temps, je serai très beau avec ma coupe d’enfer.

Pour l’instant, je somnole.

Je prépare un plan de bataille pour les festivités du village.

 

Je reste tranquille et laisse faire l’homme de l’art et son assistant si dévoué.

 

 

ÂME DU LAC OC

 

DOCUMENTATION :

" Petite Anthologie de la Poésie  Amoureuse" Jean-Joseph Julaud

ÂME DU LAC OC

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