Anthologie didactique

Au gré des rencontres, quelques définitions, à laisser, à prendre et à retenir.
ÂME DU LAC OC

SILENCE
Chut
le chat dort
Chut
le monde s'endort
Chut
le grand bleu s'endort
ChutE
les étoiles goûtent
LE SILENCE,
ÂME DU LAC OC

CHANSON : "Retiens la nuit" Johnny HALLIDAY

Chanson murmurée
Je sais un cœur petit comme un bouton de rose
Chut ! chut ! ne faisons pas de bruit
Afin qu'il repose
Toute la nuit.
Je sais un cœur petit comme un bouton de rose,
Chut ! chut ! il vient de s'endormir,
Ne faisons pas de bruit pour que demain il ose
Tout doucement s'ouvrir.
LOUISA PAULIN

L'ami
L'ami est celui qui comprend
sans avoir besoin de paroles.
D'un seul regard il nous console
de nos chagrins petits ou grands.
L'ami est chaleur et lumière
il est la flamme et le flambeau
la source qui devient rivière
l'âme-soeur le frère jumeau.
Il est autre et pourtant nous-même
notre reflet et notre écho
dans le miroir d'un seul poème
dans le secret du jardin clos.
Pierrette SARTIN

L' OISEAU BLEU
Mon oiseau bleu a le ventre tout bleu
Sa tête est d'un vert mordoré
Il a une tache noire sous la gorge
Ses ailes sont bleues avec des touffes de petites plumes jaune doré
Au bout de la queue il y a des traces de vermillon
Son dos est zébré de noir et de vert
Il a le bec noir les pattes incarnat et deux petits yeux de
jais
Il adore faire trempette se nourrir de bananes et pousse
un cri qui ressemble au sifflement d'un tout petit jet
de vapeur
On le nomme le SEPTICOLORE
Blaise CENDRARS

Le traîte
Le tendre liseron sur l'épaule des fleurs
Pose en ami sa main légère.
Et puis très vite il exagère,
Il enlace, il embrasse, il devient étrangleur.
Lucienne DESNOUES

Natation
Longues brasses coulées
face aux lointains rivages
dont le décor oscille
à chaque élan des jambes ;
ailes-pieds mesurant
les cadences du crawl,
quand les bras se remplissent
d'un vertige de ciel ;
pâmoison du silence
dès que le corps repose
en surface, immobile,
et flottant sur lui-même.
Eau, féminine étreinte,
dégoulinante écorce
qui ne nous abandonne
qu'à l'épaulée du sol,
quand le nageur surgit,
émerveillé de s'être,
un instant, replongé
dans le liquide heureux
des naissances lustrales.....
Jehan DESPERT

L'âme :
New York est loin de l'île Maurice. - Je nomme la distance.
Naguère par bateau à voile, il fallait trois mois pour y aller.
Aujourd'hui par l'avion ça prend trois jours.
L'avion atomique nous y mènera en trois heures
et telle fusée en trois minutes.
La radio fait mieux, elle nous y mène en un tiers de seconde.
- Viendra un jour où la télévision nucléaire nous y mènera en un millième de seconde.
- Nous marchons rapidement vers la vitesse du temps instantané,
jusqu'à atteindre la vitesse même de l'espace.
Tu veux dépasser le temps instantané?
Sois sur le plan de l'âme.
Malcolm DE CHAZAL (1902- 1982) Science magique

ARC-EN-CIEL
Quand le soleil pleut
Et que la pluie luit,
Le ciel met le feu
A son parapluie.
Il sort d'une étoile
Des pinceaux de poils
Et de la blancheur,
Sa boîte à couleurs.
Puis il effiloche
Un paon fabuleux
Sur le chapeau-cloche
D'une ombrelle bleue.
PIERRE CORAN

On lisait des poésies
On lisait des poésies
on a oublié
le rôti.
Le rôti est tout brûlé
charbonné
calciné.
Nous ne l'avons pas mangé
le rôti tout brûlé
charbonné
calciné.
On a mangé un sandwich
du fromage et des radis
en lisant des poésies.
Andrée CLAIR

Le Guépard
Le guépard est une magnifique bête
de l'espèce des félidés.
Mais, à l'encontre des animaux de cette famille,
il ne possède pas de griffes
mais des ongles, comme le chien.
Sa course est superbe ;
C'est un spectacle inoubliable mais fort rare
car généralement on court devant.
Jean L'ANSELME

LE GUEPARD
Attention au guépard
Dit le chef de gare
Attention au …..
Trop tard!
Il l'a mangé
Restent sur le quai
Un drapeau
Une casquette
Une chemisette
Un sifflet dans un soulier
Gérard BIALESTOWSKI

Déclic codé :
Patte d'oie : Petite ride au contour de l'oeil
Rosier sauvage et nom de sa fleur : Eglantier et Eglantine
Rapace qui doit son nom à sa proie favorite : Aigle des singes
Réplique de Rodrigue dans "Le Cid" de Corneille : A moi comte deux mots
Détroits marquant la limite entre l'Asie et l'Europe : Bosphore et Dardanelles
Détroit : Bras de mer séparant 2 côtes
ÂME DU LAC OC

Consigne : Intention de départ ludique
Spectre de l’arc-en-ciel
Choisir une couleur
Associer le mot pied sur l’idée de pied-noir
Titre : LE PIED JAUNE
Prendre le pied
Choisir le jaune
Choisir la couleur du soleil
Prendre le pouls de la terre
Avoir les pieds sur terre
Planter pied jaune : plantain
C’est être sur pied
C’est être jaune
Ce n’est pas chinois
La lumière du soleil
Traverse tête pied
Le pied tête ti-nain
Le ti-nain vert devint jaune
Comme le pied plantain
Le pied plantain
Déjà pour un : vert
Devient bien jaune
Le pied est par terre
Le pied jaune est dans terre
Le ti-nain n’est pas chinois
Le ti-nain veut être :
SOLEIL
Le ti-nain n’a que la couleur
Le chinois prend son pied
Il rit J A U N E
ÂME DU LAC OC

Ciel
Voilà par quoi on aurait dû commencer : le ciel
Fenêtre sans rebord, sans feuillure, sans vitres.
Ouverture et rien d’autre, mais ouverte largement
Nul besoin d’attendre une nuit sans nuages,
ni de lever la tête
pour regarder le ciel.
Je l’ai derrière mon dos, sous ma main, mes paupières.
Le ciel m’enveloppe fermement,
me soulève.
Les montagnes les plus hautes
ne sont pas plus près du ciel
que les vallées les plus profondes.
Pas un endroit où il y en aurait davantage
que dans un autre endroit.
Un nuage est aussi lourdement
écrasé par le ciel qu’une tombe.
Une taupe n’est pas plus au septième
qu’un hibou qui agite ses ailes.
Une chose qui tombe dans le vide
tombe du ciel dans le ciel.
Fluides, liquides, rocheuses
enflammées et aériennes
étendues du ciel, miettes du ciel
ciel qui souffle et ciel qui s’entasse.
Le ciel est partout
jusqu’aux ténèbres sous la peau.
Je mange du ciel, j’évacue du ciel.
Je suis piégé piégé,
habitant habité,
embrasseur embrassé,
question en réponse à question.
Le diviser en Ciel et Terre
n’est pas la façon idoine
d’appréhender ce Tout.
Ça permet juste de survivre
à une adresse plus précise,
plus facile à trouver,
si jamais on me recherche.
Mes traits particuliers :
admiration et désespoir.
Wislawa Szymborska, De la Mort sans exagérer,
traduit du polonais pas Piotr Kaminski, Poésie Fayard, 1996

AU FIL DES MOTS :
FÉLIDÉ : Félin carnivore comme le chat
Le plus gros des félins est le tigre

DOCUMENTATION :
"Les plus beaux poèmes d'hier et d'aujourd'hui" Jacques Charpentreau
" Poésies des lointains " Marie Etienne
ÂME DU LAC OC